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Lucile Clair

La dramaturge déterminée

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Lucile est membre fondatrice de la Compagnie des Affabulateurs, créée en 2018. Sa première pièce est créée et jouée en duo avec Maëlenn, harpiste de la compagnie.  Le Tantae, récit des pionnières de la mer, met en scène la persévérance des femmes à accomplir leur destin malgré les interdits sociétaux. Ici, prendre la mer. Puis Sakura, création poético-musicale sur les peurs, voit le jour et tourne dans les salons et les campagnes depuis 2018. Entre la petite et la grande histoire, Lucile berce ses textes de ses convictions féministes. 

Depuis qu’elle sait tenir un stylo, Lucile note, consciencieusement ou frénétiquement, ses impressions, ses émotions, ses ressentis. Sensible, elle écrit d’abord parce qu’elle a besoin de son « déversoir à cerveau », puis pour assumer sa force de femme sur scène. La dramaturgie lui est soufflée subtilement depuis ses années de lycée. À cette époque, elle fréquente avec passion la salle d’arts plastiques et le cours de théâtre.

Elle crée des œuvres en volume et s’investit dans le sauvetage de l’atelier d’art dramatique qui n'a plus de financement. En terminale, elle remporte le 1er prix de la jeune nouvelle des palmes académiques de l'Ain pour le texte Songerie. Cette étape importante l’aide à prendre confiance en elle. 

 

Polyamoureuse des arts et de la culture, Lucile veut tout faire : écrire, créer des costumes, interpréter, construire des décors… Dans le doute, elle part pour une année de prépa arts appliqués. Elle y rencontre l’un des membres fondateurs de la Compagnie des Affabulateurs. Si la pratique et l’expérimentation passionnent Lucile durant cette année, elle se cogne vite aux réalités du monde du design, qui créent trop de frustration. Ce n’est pas pour elle. 

 

Lucile ne peut rester sans rien faire. Elle s’engage pour 9 mois de service civique au sein d’une compagnie de danse contemporaine de Bourg-en-Bresse, Passaros. Petite main, elle fait de tout et découvre les coulisses, la technique et le travail d’équipe, ce qui la conforte dans son amour de la scène.

 

Lucile retourne ensuite à Lyon pour suivre sa formation en gestion de projets culturels, ou GACO Arts. À la suite de ce cursus, elle choisit un poste de coordinatrice au sein de la Fabrique du Revermont, dans sa région natale. Parallèlement, elle est sur tous les fronts pour remettre sur pied La Voie des Colporteurs, festival d’art de rue itinérant. C’est là qu’elle commence à écrire pour les autres, pour être lue et jouée. Ses premiers contes sont joués par la troupe du festival itinérant, dans 17 communes du Revermont. 

 

En 2020, elle choisit de concentrer sa carrière et son temps sur la création pure, et surtout l'écriture. Elle commence par des contes, rassurants comme un souvenir d’enfance, avec leur forme traditionnelle. Pour créer, elle pioche régulièrement dans sa collection de carnets. Elle écrit en musique, elle écrit à la lumière des bougies, elle écrit compulsivement, comme lors d’une transe, un rituel, une religion. 

 

Obsessionnelle Lucile ? Ce n'est pas parce qu’elle conserve toutes ses notes, qu’elle collectionne les corsets ou que tous ses textes commencent par des listes qu’elle est obsessionnelle. Déterminée. Ses engagements chevillés au corps, elle défend ardemment la culture pour tous et le statut d’intermittent. Elle sème ses questionnements au fil de ses écrits. Elle traite ses thèmes fétiches que la dramaturgie l’aide à démêler : que signifie être une femme dans la culture ? Qu’est-ce que sa génération est en train de construire ? De déconstruire ? Lucile écrit pour mettre en scène ses forces et ses faiblesses. Sur scène, elle interroge ses paradoxes et, à travers eux, c’est l’Universel qu’elle interroge.

Rédigé par Perrine Nicolas

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